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grande crainte du Seigneur et de ses jugements redoutables ; si au lieu de faire et d’entendre tant de discours frivoles, on faisait dire plus de messes ; si, encore une fois, les élections parlementaires se faisaient dans les mêmes conditions que celles de l’Église, le mode de votation importerait peu : les élections seraient toujours bonnes. Mais il faut prendre le monde tel que le péché originel l’a fait, avec son penchant au mal ; et il faut le soustraire, le plus possible, aux tentations du démon, de cet esprit déchu qui aime les ténèbres et qui fuit la lumière.

Rétablissons donc le vote ouvert, qui n’est certes pas sans inconvénient, mais qui est moins imparfait que le scrutin secret.

À propos du scrutin, un correspondant de l’Électeur propose le vote obligatoire. C’est un projet radical qu’il convient de repousser dès aujourd’hui. Cette manie de l’obligation est très dangereuse. Après le vote obligatoire, nous aurions l’instruction obligatoire, ce qui est l’abomination de la désolation.


UN ARTICLE DE LA « REVUE CANADIENNE »


14 janvier 1882


Nous suivons toujours avec un vif intérêt les travaux littéraires que publie la Revue canadienne, publication qui mérite l’encouragement du public.

La livraison de décembre contient un écrit qui a surtout fixé notre attention parce qu’il traite d’une question qui nous est assez connue. Nous parlons d’un article de M. A. D. DeCelles, sur la question irlandaise. C’est un résumé admirable de l’histoire d’Irlande et, en même temps, un exposé lucide des véritables causes de l’agitation toujours vive et toujours renaissante qui bouleverse ce peuple. Nous conseillons fortement à tous ceux qui veulent connaître le fond de la question