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OU RECUEIL D’ÉTUDES

l’agriculture ; au contraire, s’il était possible, il faudrait l’augmenter. Mais ce qu’il faut de toute nécessité et avant tout, c’est une réorganisation complète du département de l’agriculture, la création d’un département d’agriculture et de colonisation indépendant des caprices de la politique ; il faut de plus un vigoureux coup de balai dans le conseil d’agriculture afin de faire disparaître les abus criants que la négligence et l’insouciance des gouvernements y ont laissé s’accumuler depuis des années. Ces abus sont tellement grands que le conseil nuit au progrès agricole, loin de l’activer. Si le conseil était régénéré, les sociétés d’agriculture prendraient une nouvelle vigueur. Tant qu’on aura pas opéré cette réforme radicale, mais nécessaire, les sommes que nous dépenserons en faveur de l’agriculture ne produiront pas la dixième partie du bien qu’elles produiraient si nous avions un département de l’agriculture organisé d’après un système, peut-être moins parlementaire que le système actuel, mais beaucoup plus rationnel.

Les candidats qui feront entrer la réforme agricole dans leur programme auront certainement de grandes chances de réussir.

Le Courrier de Montréal est d’avis que le mouvement colonisateur ne saurait prendre des proportions réellement sérieuses à moins qu’une réforme radicale de l’éducation des habitants de nos campagnes ne vienne régénérer l’agriculture, la faire aimer et la rendre à la fois agréable et rémunérative. Cela est incontestable. Aussi convient-il de constater qu’il y a réellement un réveil parmi nos compatriotes ; on commence à comprendre l’importance et la nécessité d’une réforme agricole, on se convainc de plus en plus que la routine nous tue, qu’il faut sortir de l’ornière. Nous avons encore, sans doute, beaucoup de chemin à faire pour arriver à une perfection même relative ; mais il faut dire aussi que nous avons fait déjà plusieurs pas dans la bonne voie. Ne nous décourageons pas.