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MÉLANGES

tout l’intention de discuter la question université, c’est une de ces questions qu’on ne saurait traiter dans la presse. Du reste, cette grave affaire étant portée à Rome, il convient que les catholiques se taisent en attendant la décision de cet auguste tribunal. Mais nous pouvons et nous devons flétrir l’incroyable inconvenance des journalistes qui se permettent de vilipender un très grand nombre de prêtres éminemment respectables. Nous n’avons pas qualité pour juger l’action du clergé de Montréal ; il ne nous convient ni de la blâmer ni de la louer. Ces choses-là ne sont pas de notre ressort. Une chose, cependant, dont nous sommes bien certain, c’est que le clergé de Montréal ne relève que de son évêque, et que le rédacteur inconnu du Quotidien n’a pas le droit de lui demander compte de sa conduite. C’est le renversement de tout ordre, c’est souverainement indécent.

Avec tous les véritables amis de Laval, nous déplorons amèrement ces attaques abominables contre le clergé de Montréal, attaques qui n’ont ni sens ni à propos, et qui sont tout simplement de nature à compromettre gravement la cause de l’Université.


18 août 1881


Le Journal de Québec, à son tour, publie une correspondance sur la question universitaire. Dans cet écrit, que nous ne qualifierons pas, il est dit en toutes lettres que le fameux « Louis Dessaulles était à cent coudées en deçà des prêtres de Montréal. » C’est-à-dire que les prêtres de Montréal sont bien pires que ce triste personnage ! Comment peut-on publier de pareilles énormités ! Et pense-t-on sérieusement que c’est par de telles attaques qu’on va régler cette brûlante question ?