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OU RECUEIL D’ÉTUDES

résolution de nous conformer à cette décision, quelle qu’elle soit.

Du reste, le rédacteur de l’Événement manque absolument des qualités voulues pour faire un docteur en théologie. Il tourne admirablement une chronique de théâtre, il fait une jolie Gazette du Jour et ses Ça et là se lisent bien. Mais qu’il ne s’avise plus de nous donner des sermons. À coup sûr, comme il dirait lui-même, ce rôle ne lui va pas.

Parlant du clergé de Montréal, le rédacteur de l’Événement dit :

« Ces prêtres infatués d’eux-mêmes ne savent plus ni ce qu’ils font, ni ce qu’ils disent. Ils ont perdu le sentiment de toutes les convenances avec le sentiment du devoir et le respect de la règle. En un mot, ils ont oublié ce qu’ils se devaient à eux-mêmes, à leur caractère pieux, à l’Épiscopat, à ce pays si profondément catholique, etc. »

Tout l’article est sur ce ton souverainement déplacé.

Cela n’a pas même le mérite d’être spirituel. Ce sont des insultes que le premier venu pourrait lancer à la face du clergé.

Le rédacteur de l’Événement ne s’aperçoit donc pas qu’en appelant le clergé de Montréal, un « clergé rebelle » (sic), il donne un rude soufflet à Mgr  Fabre ? Il le représente comme parfaitement incapable, sans l’aide des journaux, de contrôler son clergé et de gouverner son diocèse. C’est un procédé peu fraternel, pour ne rien dire de plus.

Soyons certain d’une chose, c’est que le Saint-Père n’a pas besoin des immenses lumières de l’Événement pour juger l’importante cause qui lui est soumise.

Nous sommes très surpris de voir que pas un journal de Québec n’a eu le courage de protester contre l’article inconvenant que nous venons de signaler.

Voilà que le Quotidien, de Lévis, emboîte le pas derrière l’Événement pour régenter le clergé de Montréal. Sous prétexte de défendre la cause de l’Université-Laval, il attaque, de la manière la plus violente, les prêtres du diocèse de Montréal. Nous n’avons pas du