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MÉLANGES

patrie va nous envoyer, à chacun de nous, une fortune toute faite. Il faudra à l’avenir, comme il a fallu par le passé, que tout le monde travaille beaucoup pour gagner le pain quotidien.

De plus, nous devons être sur nos gardes afin que les idées malsaines qui ont cours en France n’entrent pas dans notre pays avec les capitaux français. Si cela arrivait, le jour viendrait où nous regretterions amèrement notre « politique française. »

Quoi qu’en pensent la Minerve, le Monde, l’Événement et les journaux ejusdem farinæ, ces relations avec la France présentent un danger réel, et c’est le devoir du journaliste qui voit autre chose dans le monde que les affaires de mine et de chemins de fer, de dire à ses compatriotes : « Prenez garde. »



26 novembre 1881


Notre ami le rédacteur du Monde n’est pas tout à fait content de nous, et notre manière de voir au sujet des relations du Canada avec la France ne lui plaît guère. Cela nous chagrine quelque peu, mais ne nous fera pas changer d’avis.

Notre confrère croit frapper un grand coup en rapprochant deux de nos phrases, dans une desquelles nous disons que la France, malgré ses erreurs, est encore le foyer d’où rayonnent sur le monde les grandes idées catholiques ; tandis que, dans l’autre, nous mettons nos compatriotes en garde contre les dangers que présentent nos relations d’affaires avec les Français.

Quoi qu’en dise le Monde, il n’y a pas, entre ces deux phrases, l’ombre d’une contradiction.

S’il n’y avait pas de catholiques en France, nos relations avec l’ancienne mère-patrie présenteraient peut-être plus de dangers, voilà tout ; mais la présence en France de quelques hommes vraiment catholiques ne fait pas disparaître le péril qu’il y a pour nous de fréquenter les hommes de la France officielle. Si nous