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MÉLANGES

Mais c’est avoir pris trop au sérieux la Vérité : nous demandons pardon à nos lecteurs.


Nous pourrions, à la rigueur, nous dispenser de tout commentaire, car cette prétendue « réponse » est un de ces écrits incroyablement faibles qu’il suffit de mettre sous les yeux des gens intelligents et honnêtes pour en faire la réfutation la plus complète ; aussi, si nous n’avions affaire qu’à nos abonnés, nous nous contenterions de la simple reproduction ; mais nous avons affaire aux rédacteurs du Journal de Québec, et il convient de leur dire quelques petites vérités.

Notre confrère prétend que nous nous sommes enferré en reproduisant intégralement son premier article sur le Courrier. Le rédacteur du Journal est bien plus rusé que nous ; il se garde bien, lui, de « s’enferrer » en reproduisant même quelques lignes de notre écrit. Mais nous aimons mieux nous « enferrer » aux yeux des gens du Journal que d’avoir recours à ces petites habiletés qui constituent l’unique force de ceux qui ont une mauvaise cause à défendre.

Le Journal a l’audace de dire que nos flétrissures sont plus propres à faire mousser le Courrier des États-Unis que son propre article élogieux, dans lequel il entre, comme nous l’avons déjà dit, juste assez de timides réserves pour donner à la réclame un air d’impartialité ! En vérité, il faut être poussé au pied du mur pour écrire de pareilles balivernes.

Si nous avons excité la curiosité de quelques esprits déjà empoisonnés par de mauvaises lectures, tant pis pour ces esprits malsains ; nous n’écrivions pas pour eux, mais pour les pères de famille, pour les mères de famille, qui ne veulent pas que l’imagination de leurs enfants soient souillée par les abominations du Courrier des États-Unis. L’article du Journal de Québec était de nature à endormir la vigilance de ces pères et mères de famille, voilà pourquoi nous l’avons flétri en même temps que les feuilletons immondes du Courrier.

Si la thèse du Journal était soutenable, il ne faudrait jamais dénoncer le mal, de crainte d’exciter la