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OU RECUEIL D’ÉTUDES

doute, M. Patton a bien fait de donner le bénéfice du doute à la cause de la moralité publique.

Le Globe est un journal de parti quand même, et pour lui tout ce que le gouvernement ou ses agents font est nécessairement mauvais. Il n’y a par conséquent aucun lieu de s’étonner de ses attaques contre le percepteur des douanes de Toronto.

Mais ce qui a lieu de nous surprendre, c’est de voir des journaux, qui veulent passer pour catholiques, et qui se fâchent tout rouge lorsqu’on est obligé de leur dire qu’ils ne le sont pas, appuyer fortement la position insoutenable prise par le Globe. L’Union de St-Hyacinthe s’est signalée dans cette circonstance d’une manière qui ne lui fait pas honneur. Voici ce que dit notre confrère :


À travers les traits sarcastiques qu’il (le Globe) décoche au gouvernement pour sa sollicitude intempestive, il y a plusieurs vérités bonnes à recueillir. Réellement, dit-il, nous tombons en plein dans le domaine de l’absurdité. Le temps où une autorité, soit civile ou ecclésiastique, pouvait contester à tout homme le droit naturel qu’il possède d’user de son jugement et de former son opinion comme bon lui semble, est passé depuis longtemps et ce n’est pas nous qui désirons le voir revivre.


Ainsi l’Union est d’avis, avec le Globe, qu’aucune autorité ecclésiastique n’est justifiée de restreindre le prétendu droit de l’homme de s’empoisonner moralement. C’est nier tout bonnement à l’Église le droit de mettre des livres à l’index, de défendre aux catholiques, sous peine d’excommunication, de lire certains ouvrages !

Nous croyons que c’est la première fois qu’un journal, qui se dit catholique, soit allé aussi loin, et nous espérons que le rédacteur de l’Union a écrit ces lignes plutôt par manque de réflexion que par malice.

À l’encontre de la doctrine de l’Union, il est peut-être bon de rappeler la doctrine de l’Église, telle que nous la trouvons dans la constitution Apostolicœ Sedis publiée par Pie IX :


Nous déclarons, dit Pie IX, soumis à l’excommunication encourue par le fait et réservée spécialement au Souverain Pontife :