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OU RECUEIL D’ÉTUDES

envers ses semblables, a donné à l’homme libéral une mission sacrée : leur propagation.

La franc-maçonnerie, cette sublime expression de la fraternité universelle, est un des moyens les plus énergiques et les plus élevés qui tendent à ce but.

Dans les pays considérés comme neufs, par notre vieille Europe, elle est le pic destiné à renverser le vieil édifice, basé sur l’obscurantisme, clérical ou civil : elle est le véhicule obligatoire des idées de réforme, de progrès et d’émancipation intellectuelle et morale.


Il est certain que le Courrier du Soir ne se trompe pas : La franc-maçonnerie est l’église de Satan dont le but est de combattre partout l’église de Jésus-Christ. Soyons donc sur nos gardes et ne nous endormons pas dans une fausse sécurité.



22 juillet 1882


Il y a une question qui prime toutes les autres, au Canada comme ailleurs.

On voit nos hommes publics, nos journalistes surtout, absorbés par l’étude des affaires matérielles. On s’épuise, par exemple, en discussions pour ou contre la protection ; on affirme, comme l’a fait la Minerve, que la plus importante question dont puisse s’occuper l’attention publique, c’est la question du tarif.

Il suffit de réfléchir un instant pour se convaincre de la complète inanité de cette assertion.

La politique fiscale est sans doute une grave affaire et digne d’une attention sérieuse de la part de nos hommes d’État. Mais vouloir lui donner le pas sur toutes les autres affaires du pays, c’est proclamer la supériorité de la matière sur l’esprit, des choses de la terre sur les choses de la vie future, du corps sur l’âme.

La politique financière d’un pays change du jour au lendemain. Aujourd’hui, la protection nous convient, nous semble même nécessaire, mais dans vingt ans il faudra peut-être une politique très différente.