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MÉLANGES

charge de vous informer qu’il n’a jamais été consulté au sujet de l’exploitation des trains de chemins de fer le dimanche.

J’ai l’honneur d’être, monsieur,
Votre tout dévoué serviteur,
T. Harel, Ptre., chancelier.
M. J. P. Tardivel,
Rédacteur du journal la Vérité, Québec.

C’est-à-dire que ces braves gens du chemin de fer du Nord n’ont pas fait plus de cas de Mgr Fabre que de l’homme dans la lune.

Mais voici un exploit plus caractéristique : Ces messieurs sont allés trouver Mgr Laflèche et lui ont dit : Mgr, nous avons la permission de l’autorité religieuse d’établir un train régulier, du dimanche, entre Québec et Montréal, qu’en dites-vous ? Et Mgr Laflèche de répondre, naturellement : Puisque vous avez la permission de faire partir votre train de Québec et de Montréal, que voulez-vous que j’y fasse ; je ne me propose pas de l’arrêter à l’entrée de mon diocèse. Voici la preuve de ce que nous venons de dire. Ayant écrit à Mgr Laflèche, nous avons reçu de lui la réponse suivante :

Évêché des Trois-Rivières.
Ce 30 septembre 1881.
M. J. P. Tardivel,
Édit. de la Vérité,
Monsieur,

On m’a demandé si j’avais objection aux trains du chemin de fer Q. M. O. & O., pour les voyageurs seulement, partant de Québec et de Montréal les dimanches à 4 hrs. p. m., avec la permission de l’autorité religieuse, disait-on, et passant aux Trois-Rivières sur les 7 heures. J’ai répondu que je n’y avais pas objection, attendu que leur départ de Québec et de Montréal ne me regardait point. Vous avez eu raison de vous opposer comme vous l’avez fait à la violation du dimanche par cette ligne de chemin de fer ; c’est un véritable scandale que tous doivent avoir à cœur de voir cesser.

Je demeure,
Votre tout dévoué serviteur,
† I., F. Év. des Trois-Rivières.