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Dans la famille de Remerville il était de tradition, paraît-il de changer de religion et surtout de ne point, en cela, faire les choses à demi, car un descendant du forcené ligueur, Pompée de Remerville fut d’abord moine puis jeta le froc aux orties pour devenir ministre protestant après avoir desservi différentes églises de l’Agenais, notamment l’église de Gontaud, il abjura le calvinisme, fut, comme apostat, excommunié, en 1631, par le synode national de Charenton, et il touchait du clergé, en 1636, pour prix de sa dernière métamorphose, une pension de quatre cent livres.[1]

D’autres renseignements sur l’ondoyant Pompée de Remerville nous sont fournis par un de ses petits-neveux, Joseph-François de Remerville, sieur de Saint-Quentin, auteur d’une histoire [inédite] de la ville d’Apt depuis sa fondation jusqu’en 1660, dont le manuscrit autographe dort dans la Bibliothèque d’Imguimbert, à Carpentras[2] (f°. 696) : « Quelques personnes considérables par leur mérite parurent dans Apt sur la fin de son règne [du règne de Henri IV]. Pompée de Remereville, fils de Pierre, seigneur de Champigneules en Lorraine, et de Magdeleine de Bot, issue des anciens seigneurs

  1. Voir l’article déjà cité de la France protestante. MM. Haag se demandent si le Pompée de Remerville dont Boze annonce la conversion, est le même que l’excommunié de 1631. La chose n’est pas douteuse. M. Henri Bordier, qui donne avec tant de zèle et tant de soin une nouvelle édition refondue et augmentée de la France protestante, ne manquera pas d’améliorer l’insuffisant article consacré par ses prédécesseurs à la famille de Remerville.
  2. Voir la description du volume in-folio classé sous le n°531 dans le Catalogue des manuscrits de la bibliothèque de Carpentras, par M. Lambert (tome I, 1862, p. 339). Sur l’auteur de l’Histoire de la ville d’Apt, né en 1650, mort le 4 juillet 1730, les indications pourraient être bien nombreuses il y aurait à citer les Mémoires de Trévoux de juin 1707 et de janvier 1708, le Mercure de juin 1741, l’ample article du Moréri de 1759 (tome IX, page 119-120), le Dictionnaire de la Provence et du Comté Venaissin par Achard, le Dictionnaire historique du département du Vaucluse par le docteur Barjavel, etc. Mais ce qui remplace avantageusement tous ces travaux épars, c’est la savante monographie publiée par M. l’abbé Paul de Terris, vicaire général de Fréjus, sous ce titre Joseph-François de Remerville, Étude biographique, critique et littéraire (Avignon, Seguin, 1881, grand in-8o  de 69 p.).