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par sa miséricorde donne la grace à ce peu qui restons de pouvoir employer les personnes, vyes et biens à quelque hureulx servisse faict à Vostre Magesté, à laquelle par sa divine clémence, il plaise donner très heureuse grandeur, très saincte et longue vye et son perpétuel gré et retribution à l’administration et dignité de vostre Estat.

Au chasteau de Puippaulin en Bourdeaulx, le 24 de juing l’an 1584[1], par vostre très humble et très obeyssant serviteur et subject très fidelle,

F. de Foix[2].

Voici enfin une lettre écrite par François de Foix, trois ans avant sa mort, au bordelais Bernard de Girard, seigneur du Haillan :

Monsieur,

Les raisons que vous m’avés desduittes par la lettre qu’il vous a pleu m’escrire qui sont conformes à celles que j’ay fait entendre à Monsieur le chanseiller, m’ont fait entreprendre la porsuitte de mon évocation, et si je me suys persuadé qu’il s’y pourroit presenter de la difficulté, je me suis voleu faire acroyre ausy que me faisant ce plaisir que de vous en mesler vous les pourrez lever à l’androit de mon dict sieur le chancelier, auquel vous sçaurés très que bien representer les justes occasions que j’ay de vouloir decliner de ce Parlement, ce que je vous prie de faire et me continuer ceste bonne volonté qui m’est une confirmasion de vostre affection laquelle je desire recognoistre, mais ce sera avec autant de bonne volonté que je salue vos

  1. Trois ans plus tard (31 décembre 1587), Henri III nomma François de Foix commandeur de l’ordre du Saint-Esprit. On conserve, à la Bibliothèque nationale, dans le fonds Saint-Esprit (3327, t. ix, f° 126), un portrait à l’encre de Chine de François de Foix. Ni ce portrait, ni aucun autre, ne sont mentionnés dans le catalogue iconographique du tome iv de la Bibliothèque historique de la France. — Henri III demanda vainement à la cour de Rome un chapeau de cardinal pour l’évêque d’Aire. « Le cardinal de Joyeuse, selon Amelot de la Houssaye (note de la page 297 du tome i des Lettres du cardinal d’Ossat, 1708), rendant compte à Henri III des instances qu’il avait faites à Sixte-Quint pour la promotion de M. de Candale, évêque d’Aire, au cardinalat : Je n’eus, dit-il, autre réponse de Sa Sainteté que colère et paroles facheuse, qui seront mieux teues qu’escrite. »
  2. Le traité de l’Eucharistie, dont aucun biographe de François de Foix n’a fait la moindre mention, est hérissé de citations grecques et hébraïques. J’avoue qu’il m’a paru peu intelligible, excepté dans la partie qui offre (à partir de la page 92) des Exemples de responses briefves qui peuvent estres faictes aulx objections proposées contre le Sainct Sacrement, par ceulx qui par faulses intelligences de la nature divine tendent à subvertir l’honneur et révérence qui luy est dheu par le vray fidelle. Il y a là trente-sept objections suivies d’autant de réponses. L’avocat du bon Dieu bat d’une manière écrasante l’avocat du diable. La Gascogne a un théologien de plus.