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âgé de trente-sept ans, il mit en lumière le texte grec et latin des livres attribués à Hermès Trismégiste[1]. Ce fut encore avec le concours de Scaliger que François de Foix publia une traduction française de ces mêmes livres[2]. Je n’ai jamais rencontré l’édition in-8o que Brunet indique ainsi : le Pymander traduit et commenté par Fr. de Foyx de Candalle (Bourdeaux, Millanges, 1574)[3], mais j’ai sous les yeux la belle édition (in-fo) sortie des presses du même imprimeur en 1579[4]. Elle est dédiée à « très haute, très illustre et très puissante princesse Marguerite de France, reine de Navarre, fille et sœur des rois très chrétiens » J’extrais de l’épître dédicatoire, écrite à Cadillac, le 21 du mois de décembre 1578, et connue de bien peu de lecteurs, cette péroraison qui, à divers titres, me paraît assez curieuse :

Je vous présente, Madame, ce petit discours, aiant esté adverty et despuis l’aiant cogneu par présente expérience de vostre excellente nourriture, entendement généreux, amour et dévotion très chrestienne à Dieu, et désir de toutes bonnes cognoissances, qui sont perfections en la personne et divine âme de Vostre Majesté, dignes de la Margueritte des Princesses, et capable de recevoir les advertissements et doctrine de la Marguerite des philosophes : c’est du grand Mercure, non traduit et commenté selon la condignité de Vostre Grandeur et sienne, qui meriteroient le travail d’un plus docte et suffisant interprète. Toutefois, Madame, désirant de offrir à la hau-

  1. Mercurii Trismegisti Pimandras utraque lingua restitutus, D. Fransisci Flussatis Candallæ industria, etc (Bordeaux, Millange, in 4o). Voici comment l’auteur parle de son collaborateur : « Accito consultorum assensu non tantum græcarum sed etiam orientalium lingrarum ( ut pote Josephi Scaligeri, juvenis illustrissimi, non minus doctis linguis eruditi, quam conditione et prosapia præclari, opera), parpaucos pingentis errores sarcientes, » etc.
  2. Le Pimandre de Mercure Trismégite de la philosophie chrestienne, cognoissance du Verbe divin, et de l’excellence des œvres de Dieu, traduit de l’exemplaire grec, avec collation de très amples commentaires, par François Monsieur de Foix, de la famille de Candalle, captal de Buchs, et evesque d’Ayre, etc.
  3. Manuel du libraire, t. iii, 2e partie, col. 1648. Pymander provient sans doute d’une faute d’impression. Partout ailleurs s’offre à moi la forme Pimandre, même dans le manuscrit que la Bibliothèque nationale possède de la traduction de Fr. de Foix, sous le no 14768 du Fonds français (vol in-4o de 104 feuillets).
  4. Le volume se compose de 741 pages sans y comprendre la Table des matières qui occupe bien une cinquantaine de pages de deux colonnes.