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qui nous est extrêmement attachée ; il est fort bien, il a un lait de 8 jours et sa nourrice n’a que 20 ans[1].

Marie Julie, notre 7me fille, nourrie à Beissac. — Le 28 novembre 1760, jour de vendredy, ma femme a accouché vers les cinq heures du soir d’une septième fille, elle fut baptisée le lendemain 29 par M. Pouget, vicaire de cette ville, dans l’église paroissiale Notre-Dame de Marmande. Ma fille ainée et Villepreux, mon neveu, l’ont tenu sur les fons baptismeaux en qualité de parrain et de marraine. Je luy ay fait donner les noms de Marie Julie ; elle est nourrie à Beissac par une femme nommée Berguin Freche, nourrice d’un mois et à son aise.

Pauline, notre huitième fille, nourrie à Bouillas. — Le 9 juillet 1762, jour de vendredy, ma femme a accouché vers les huit heures du soir d’une huitième fille ; elle fut baptisée le lendemain, 10, par

  1. Vingt-neuf ans plus tard, nous trouvons Blaise-Jean-Baptiste Anaclet, marié et père de famille : « Extrait du registre des baptêmes de la paroisse St-Cybard de la ville de Meilhan. Le 26 décembre 1788, a été baptisé par moi, curé soussigné, Pierre-Louis, né le 24 du même mois, du légitime mariage de messire Jean-Baptiste-Blaise Anaclet de Fontainemarie, chevalier seigneur de Castecu, Doriole et Valaduc, ancien chevau-léger de la garde du Roy, et de dame Marie Jeanne Grave, ses père et mère, habitants sur la paroisse de Marmande. Le parrain a été sieur Pierre-Roubinet de St-Paulin, ancien garde du Roy, habitant la paroisse de Leugeats, diocèse de Bordeaux ; la marraine, dame Marie-Rose Dublan, habitante de la susdite paroisse de Marmande. Couston d’Argence, curé. » La copie de ce petit document est revêtue de la signature du juge de Meilhan. Voici quelle était alors la formule de légalisation « Nous Jean Courreges, avocat en la Cour, conseiller du Roy, juge royal, civil et criminel de la ville de Meilhan, certifions que le sieur Couston d’Argence, curé de la ville de Meilhan, qui a signé l’extrait de baptesme de l’autre part, est tel qu’il se qualifie et que foy peut et doit être ajoutée à sa signature. En témoin de quoi nous avons délivré ces présentes que nous avons signé. Donné à Meilhan dans notre hôtel, le 30 décembre 1788 Jean Courreges. » En 1791, B.-J.-B. Anaclet émigra, ses biens furent séquestrés, puis vendus comme biens nationaux ; il mourut dans l’émigration. Un mémoire de 1810 déjà cité, où le langage de l’avocat s’élève jusqu’aux pompes de la métaphore, nous apprend que « la recherche de sa succession ne présenta que les tristes débris de la tourmente révolutionnaire. »