Page:Tamizey de Larroque - Mélanges.djvu/51

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

crue d’un présidant à mortier et de six conseillers[1] et la Cour des Aydes d’un présidant et de trois conseillers et de deux secrétaires en la Chancellerie.

L’ouverture de la séance de la Cour des Aydes a esté faiste à Bordeaux le 14 novembre 1690 en grande magnificence. M. de Bezons, intendant, s’y est trouvé. La Cour m’a député avec M. Dulong pour l’aller recevoir au haut du degré proche la sale des procureurs. Il est entré en robe et chaperon rouge et nous l’avons receu en robe rouge ; il s’est placé dans la chambre du Conseil au-dessus de M. le doyen. Peu de tems après, MM. les présidants en sont sortis en robes de velours noir sans estre suivis d’aucun de nous, et ont prins leurs places ordinaires à l’audiance. Peu de tems après, nous sommes sortis de la chambre du Conseil, M l’intendant estant à la teste des conseillers. Ledit sieur intendant a traversé le parterre et nous aussy ; il s’est mis à la gauche devant M. Guerin, doyen[2]. La déclaration du Roy ayant esté leue, après la réquisition de M. l’advocat général Baritaut[3], M. le premier Présidant, après avoir pris l’advis de Messieurs, a prononcé l’arrest d’enregistrement. A cella près, ledit sieur

  1. L’historien du Parlement de Bordeaux dit au sujet de cette crue (t. II, p 217) La Cour de Guyenne offrit le prix d’un titre nouveau de président et de six de conseillers, sacrifice considérable pour elle dans l’état de dépreciation où étaient tombées ces places, et qui n’allait pas à moins de 400 000 fr. Mais que n’était-elle pas résignée à faire pour revenir à Bordeaux ? » Le continuateur de la Chronique Bourdeloise raconte ainsi le retour de la Cour des Aydes (p. 137) : « Le 14 (novembre 1690), la Cour des Aydes ayant été rétablie et ayant fait ce matin l’ouverture de la séance, M. le Premier Président de Sudiraut a été visité par deux députez avec leurs robes noires et chaperons de livrée. »
  2. Etienne de Guérin, seigneur de Vizac, d’abord avocat au parlement de Bordeaux, fut pourvu le 4 février 1658, d’un oflice de conseiller en la Cour des Aides. Quand il mourut, le 15 février 1708, il y avait cinquante ans révolus qu’il tenait sa charge.
  3. C’était Geoffroy de Baritaud qui avait succédé, dans les fonctions d’avocat général, à son père, lequel les remplissait depuis 1647. G. de Baritaud fut remplacé en octobre 1691, par Aymard de Billy, dont le narrateur va nous annoncer la mort dans le dernier paragraphe de son journal, et il devint président juge des droits de sorties et entrées établis en la ville de Bordeaux.