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tenant dans le mesme régimant de Foix, tout ce qui luy a esté nécessaire luy ayant esté donné[1]

Le 2 mars 1690 m’estant trouvé à Libourne à la teste de la compaignie j’ay teneu l’audiance qui a esté très belle en robe et chaperon rouge formé d’hermine, ce qui ne m’estoit pas encore arrivé. Néanmoins j’en suis sorti avec honneur. Messieurs m’en ont félicité à l’issue de l’audiance. Le Bureau en a été très satisfait, et ceux qui s’y sont trouvés en ont pareu très contans.

Le 9 dudit mois et an, M. de Maniban, conseiller honoraire en la Cour, a esté reçeu présidant à mon raport à la place de M. le présidant Maniban, son père[2]. Il a veu Messieurs en robe et chaperon accompaigné de Mirmont, son procureur, en robe ; il a esté fait enqueste de sa vie, mœurs, religion catholique, apostolique, romaine et aage par devant le Rapporteur et son conbiné[3], ayant auparavant consigné au greffe 300 livres pour le festin et 50 livres pour la confrérie de Saint-Yves[4].

Le XXII septembre 1690, les déclarations du Roy portant translation du Parlement et de la Cour des Aydes à Bordeaux ont esté enregistrées à La Réolle et à Libourne. Le Parlement a prins une

  1. Le narrateur ajoute dans une note « Les sous-lieutenans ayant esté cassez à cause de la paix généralle, mondit quatriesme fils ayant esté du nombre, s’est retiré à Marmande après avoir fait la campaigne ; il est arrivé au logis le 17 décembre 1697. »
  2. Alphonse de Maniban, chevalier, seigneur et baron de Saint-Félix, qui, comme nous l’avons vu plus haut, avait été reçu conseiller en même temps que le narrateur (1661), épousa Henriette de La Rochefoucauld et en eut un fils nommé Guy, comme le président son grand-père. Guy fut conseiller, puis président en la Cour des Aides et mourut en 1731.
  3. C’est-à-dire, si je l’entends bien, le commissaire associé au rapporteur, formant avec lui, en quelque sorte, une combinaison (cum, avec, bini, deux). Le mot combiné, ainsi employé, n’est indiqué dans aucun de nos dictionnaires.
  4. Ai-je besoin de rappeler que saint Yves est le patron des avocats (advocatus et non latro, res miranda, etc.) ? je dois ajouter que, selon la remarque d’un vieux biographe (Moréri 1759) « il y a lieu de douter que S. Yves ait effectivement exercé la profession d’avocat. »