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de Senez (i), tenant la place de M. nostre Archevesque (2), avec tant de bonne édification de toute l’adsistanee qu’on ne sçauroît rien voir de pareil. M. de Bouc (j) en a voulu estre et en est demeuré tout ravy aussi bien que les aultres. Nous n’avions prié personne que ma sœur de Bouc et ma. tante d’Orves, mais il y a pourtant eu fort bonne compagnie. J ’avois mis deux archers du prevost à la porte pour nous garantir de la foule, ce qui a fort bien réussy, car nonobstant la chaleur nous n’y avons point receu d’incommodité, Dieu mercy. Cette fille a tousjours esté durant l’exhortation du P. Paul, de l’Oratoire (4), durant la cérémonie et la grande messe, tousjours descouver»e le visage, et exposée à la veüe de tout le monde, mais avec une constance, une gravité, et une joyeapparente, qui faisoit estonner un chascun; quand elle a prononcé les requisitions et parolles sacramentales de ses vœux, elle a touché tout ce monde là qui s’est mis en larmes, exceptée elle seule. M. de Senez m’a advoué qu’il ne se trouva de sa vie touché si avant en l’âme, recognoissant la manifeste ferveur de Pamcur divin en cette pauvre fille, laquelle est la directrice de toutes les aultres ses compagnes, et leur faict des exhortations nompareilles. Aussys’en louent elles infiniment aussy bien que leur confesseur ordinaire qui ne se peust taire de m’advouer qu’elle avoit ressenty des effects tout apparents d’une particulière grace divine toute extraordinaire en sa personne par dessus toutes les aultres. M. de Bouc m’a dict qu’il s’est luy mesme trouvé si descontenancé et si surprins, qu’il n’eust jamais rien creu ne imaginé de pareil sans le voir. Pour moy j’estois tout hors de moy mesmes. (t) C’était Louis Duchaîne, qui siégea depuis l’année 1633 jusqu’en l’année 1671. (2) Guy Huraull dcl’Hospital, qui occupa le siège de Saint-Maxiinin, de la fin de 1623 jusqu’à la fin de 1625. (̃j) Henri Scguiran, seigneur de Bouc, successeur de son père. dans la charge de premier président de la Chambre des Comptes de Provence. (4) J’ai vainement cherché que! pouvait être ce père Paul. On connaît plusieurs prédicateurs de ce nom au xvh* siècle.