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et excellent narrateur donne à Valavez ces détails complémentalres 1 « Depuis M"* Lombard receut des mains du sire Grange le manchon et la layne (que je luy avois baillez devant nos gents comme s’il les debvoit porter à Marseille) et les portaâ ma nièce, laquelle receut fort volontiers les laynes, mais s’excusa de prendre le manchon, disant qu’il luy seroit inutile. Vous regarderez ce que vous vouldrez qu’on en fasse, car Suson est trop petite (t) pour s’en servir de long-temps. et les façons changent, et la fourrure est de difficile ga’de en cez pais icy. Je l’eusse volontiers baillé à sa mère, mais parce qu’elle croid qu’on l’ayt envoyé à Marseille, à sa fille, ce seroit descouvrir tout le pot aux roses que nous avons si bien caché, nonobstant l’envie et la jalousie de tant de gents. Mllie Bourgoigne a envoyé visiter ma nièce. J’ay appris qu’elle luy bailla de l’argent à son adieu de Séon, qui sont tous témoignages de bonne amitié dont je me tiens fort obligé. Je luy ay envoyé, ce jourd’huy, un mullet chargé de sel qu’elle m’avoit laissé cognoistre qu’elle désiroit, ensemble une bouteille de Malvoisie (2), etuned’eaunaffe(3). » dans son ineignation, de regarder comme une sorcière. Mais cette indigna- tion l’entraine encore plus loin dans une autre lettre, où il va jusqu’a traiter les deux sœurs de truies. C’est un bien gros et bien vilain mot. Ne le reprochons pas trop sévèrement à Peircsc, car notre héros était hors de lui en l’écrivant, tt, le lendemain, j’en suis sûr, il l’eût désavoué. Rappelons, d’ailleurs, comme circonstance atténuante, un illustre précédent. Le plus grand peût-itre des poètes de l’antiquité, Pindare, n’a-t-il pas osé se servir de la même odieuse expression contre sa rivale en poésie, Corinne, la muse lyrique} (t) C’est le gracieux diminutif du nom d’une des sœurs de Claire, Suzanne de Fabri, laquelle n’était alors âgée que de six ou sept ans. (2) Peiresc aimait à payer quelques-unes de ses dettes à l’a:de d’un tel nectar. Voir dans ses ’Petits Mémoires inédits la mention (p. 37) d’un présent de deux bouteilles de Alatvoisie fait à son ancien professeur de droit, Jules Pacius de Beriga, (3) Sur IVau de natTe qui, si l’on me passe cette plaisanterie, coule à flots dans la correspondance de Peirese, tantôt pour récompenser un service rendu, tantôt pour obtenir un service demandé, voir la page 108 des ’Petits Mémoires. Là, je renvoie mon lecteur à un bien agréable passage de la notice de M. L. Delisle sur Un grand Amateur français (Toulouse, 1889). p. 16.