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va de la rue des Argentiers qui conduit dans la maison du sieur Masson qui aboutit à la rue des Baütiers, de toutes lesquelles commissions les pièces sont remises au greffe et de celles que je pourray faire à l’advenir il en sera uzé de mesme, car c’est l’ordre.

Commission importante faite à Bordeaux. — Le sieur Ranci, receveur du convoy de Bordeaux, m’estant veneu prier de me transporter dans la maison de Boisses, dans la rue de Laroselle, qui avoit fait banqueroute estant son débiteur de 22, 500 livres. je me rendis sur le lieu avec ma commission qu’il me porta de M. Suduiraut, premier présidant, J’y trouvé le sieur Malescot, lieutenant général, qui ne respondant pas à mon honnesteté, nous eusmes bruit ; il travailla d’un costé ci, moy de l’autre ; nous mimes tout sous le scellé le 28 juillet 1672 et nous fimes chaquun un inventaire. Les soldats de la patache que j’envoie chercher gardèrent les mubles. A cella près nous nous retirâmes. Le lendemain, la Cour des Aydes me nomma commissaire pour la levée des scellés avec ordre aux jurats dé tenir la main à l’exécution de l’arrest. Le sieur Mallet me donna un billet par lequel il ordonnoit au cappitaine du guet de me prester main forte, estant ledit sieur de Mallet premier jurat. Je me rendis dans la maison dudit Boysses avec Iedit sieur Ranci, le sieur Cardon, Descurain procureur du Bureau et autres. Le lieutenant général y vint avec de gens atroupés ; il me vint joindre dans une chambre où j’estois, me soutenant que ça n’estoit pas de nostre jurisdiclion, et moy le contraire, à cause qu’il estoit deub au Roy. Sur ce discours il fit effort de me faire sortir de la chambre. Je le prins au corps et je le mis dehors. Un de ceux qu’il avoit mené avec luy saisit ledit sieur Cardon par la cravate ; il se deffandit bien, les uns estant contre les autres, j’empeschè que les soldats de la patache ne tirassent. Le sieur Cal, cappitaine du guet, que j’avois envoié chercher, sur le billet dudit sieur Mallet, me vint trouver avec le guet et m’offrit les forces de la ville dont je le remerciè. Le lieutenant général s’estant retiré avec son monde s’en alla porter plainte contre moy au Parlement. Mrs de la Tournelle tenoient l’audiance où assistoit M. Dalon, advocat général ; ils en sortirent et délibérèrent dans la chambre ce qu’il y avoit à faire ; ils résolurent d’envoier comme ils firent deux commissaires à M. le Mareschal d’Albret, gouverneur de la province, estant alors dans son hostel à Bordeaux pour luy parler de ces affaires et se plaindre à luy de l’entreprinse de jurisdiction de la Cour des Aydes dont ils escrivent en Cour et y envoient un procès-verbal