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I

Au cardinal de la Bordeziere, à Rome.


Monsieur, l’abbé de Ravassa[1] a esté devers moy et aprez m’avoir presanté la lettre qu’il vous a pleu m’escrire, m’a faict entendre les bons offices qu’avez faict en ma faveur à l’endroict de nostre St Pere[2] ; et mesme pour la grâce qu’il a pleu à Sa Saincteté faire à mon nepveu de Bellegarde, pour la dispence de depesche gratis de Bulles de l’abbaye de Gymont[3], dont je vous remercie infiniment et vous en demeure autant obligé que je désire avoir de moyen de m’en revencher en toutes les occasions qui se presanteront et où j’auray moyen de vous faire service. Et pour ce que je m’asseure que le sieur Brangnon (?) vous monstrera la coppie de la lettre que j’escris à Sa Sainteté[4], je ne vous feray long discours des affaires de deça, mais me remectant à la dite lettre, je feray fin à la presente par mes humbles recommandations à vostre bonne grace, priant Dieu vous donner,

Monsieur, en toute perfection de santé trez longue et heureuse vie.

Vostre trez humble et obéissant serviteur,
De Monluc.

A Bourdeaux, le XXVe d’avril 1563[5].

  1. L’abbé de Ravassa, qui m’est inconnu, n’est pas nommé une seule fois dans la Table analytique des cinq volumes de l’édition de M. de Ruble.
  2. Pie IV, élu le 26 décembre 1559, mort le 9 décembre 1565.
  3. Je ne vois dans le Gallia christiana (tome I, col. 1030) aucun abbé de Gimont portant en 1563 le nom de Bellegarde, mais sous le n° XXXIX de la série des abbés, entre Aimeric de Bidos et Pierre Maton, je trouve un Jean de Bellegarde, fils de Roger de Bellegarde, maréchal de France, qui serait mort en 1557 à l’âge de seize ans. J’appelle sur cette difficulté l’attention des futurs historiens du monastère de Gimont.
  4. Savait-on que Monluc eut été en correspondance ave Pie IV On chercherait vainement le nom de ce pape dans les Commentaires et dans les Lettres. On voit que notre petit document nous apprend déjà bien des choses.
  5. Original qui faisait partie de la magnifique collection d’autographes de M. Jules de Gères et dont cet aimable érudit m’avait donné copie, quelque temps avant sa mort prématurée. Aucun des documents connus n’indiquait d’une façon précise la présence de Monluc à Bordeaux le 25 avril 1563.