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son œuvre. Elle a été publiée en 1825 pour la Société des bibliophiles français sous le titre de Lettre de Dom G. A. Lobineau et Dom Simon Bougis, supérieur général de la Congrégation de Saint-Maur, du 3 octobre 1708. C’est une pièce de toute rareté.[1] » De ce passage si important d’un Éloge devenu déjà bien rare aussi, je rapprocherai ces lignes extraites d’une lettre de Dom Lobineau à l’abbé Chotard, du 24 juin 1708, laquelle a paru dans la Correspondance historique des Bénédictins bretons, publiée par M. A. de La Borderie (Paris, 1880, p. 141) « Messieurs des États de Languedoc ont chargé leur président de me demander au Chapitre général, et il en a escrit à tous ces gros dabo[2] ; mais je ne sais point la response qu’ils lui ont faite. Ils m’en font un secret, mais il ne m’importe ; je suis Breton encore pour long tems, et j’ai de quoi faire encore deux ou trois volumes, si je continue de trouver une aussi abondante moisson que celle que j’ai commencé de trouver ici [à Rennes] dans les registres des États et dans ceux du Parlement. Je vous dirai que j’ai plus de satisfaction ici dans un jour que je n’en avois à Paris dans un mois. »

Je ne veux pas exagérer l’intérêt que présentent les lettres de Dom Estiennot et de Dom Lobineau, ainsi que celles des deux Bénédictins indigènes, Dom Brial et Dom Du Laura ; mais il me semble qu’à divers égards toute cette correspondance mérite l’attention et que le lecteur saura, avec moi, beaucoup de gré à M. Henri Wilhelm — j’épargne de plus amples remerciements et compliments à sa trop grande modestie — des documents et des notes qu’encore une fois le docte magistrat a daigné me communiquer.

Ph. Tamizey de Larroque.
  1. Il faut qu’elle soit bien rare, en effet, pour avoir échappé aux recherches d’érudits aussi zélés que Eugène Thomas (Introduction Bibliographique à l’Histoire générale de Languedoc, Mémoire de la Société archéologique de Montpellier, tome III, 1851, pp. 374-522) Édouard. Dulaurier, de l’Institut (Introduction historique en tête de la nouvelle et si précieuse édition donnée par la maison Privat, Toulouse, 1972).
  2. Suivant la remarque du savant éditeur, « nous dirions, familièrement aussi, les gros bonnets de la Congrégation de Saint-Maur. »