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continueroient à avoir cours, que les nouvelles que l’on feroit seroient seulement sous une nouvelle empreinte avec l’inscription de Louis XVI. Monsieur est son frère et il en a un autre que l’on nomme le comte d’Artois. Il a annoncé qu’il ne vouloit régner que par la justice et qu’il ne négligerait rien pour soulager ses peuples. La reine est fille de la reine de Hongrie et sœur de l’Empereur. Ses deux autres frères sont mariés avec deux filles du roy de Sardaigne ; personne n’a encore d’enfant. Le Roy n’a pas vingt ans[1].

  1. J-B. de Fontainemarie mourut six ans après avoir salué l’avènement de Louis XVI, le 1er mars 1780. On se demande pourquoi son livre de raison fut interrompu à partir du 10 mai 1774. La maladie causa-t-elle ce silence et ne lui permit-elle pas d’enregistrer en son mémorial de famille le décès de ce brillant militaire, son fils aîné, qui lui fut enlevé en toute la fleur de ses vingt ans ? Les premières lignes du testament de J.-B. de Fontainemarie (28 janvier 1780) attestent que le vieillard était accablé d’infirmités : « Au nom de Dieu soit fait mon testament. Je Jean-Baptiste de Fontainemarie, écuyer seigneur de Castecu, Doriolle et Valaduc, ancien conseiller en la Cour des Aydes et finances de Guienne, étant dans la ville de Marmande et dans ma maison d’habitation, considérant la certitude de ma mort et l’incertitude de son heure, je veux avant d’en être prévenu et pendant que je suis dans tous mes bons sens, mémoire et jugement faire mon présent testament clos et mystique que je n’ai pu écrire moi-même à cause de mes infirmités, mais que j’ay fait écrire par M. Jacques Dupouy, notaire royal de cette ville, en qui j’ay toute ma confiance et auquel je l’ai dicté mot à mot. » Les infirmités du testateur étaient si grandes qu’il ne put même « signer au bas de chaque page. » En 1780, il ne restait à J. B. de Fontainemarie, qui avait eu une si magnifique couronne d’enfants, que deux fils et sept filles qu’il nomme Marie-Marguerite, Jeanne-Ursule, Catherine-Thérèse, Marguerite-Roze, Jeanne-Victoire, Marie-Julie, et Paule. Toutes les filles reçoivent dix mille livres, excepté Catherine-Thérèse à qui est donnée la métairie d’Escoute-Loup. À J.-P. de Fontainemarie, écuyer, sieur de Valaduc, sont attribués le vignoble de Grayon (paroisse de Beaupuy) et le domaine de la Duronne (paroisse de Birac). J-B.-B. Anaclet est l’héritier général et universel. Voici quelques-unes des dispositions du testateur : « J’espère que le Seigneur mon Dieu me fera miséricorde et recevra mon âme après ma mort au rang de ses élus. Je veux et ordonne que mon corps soit inhumé sans aucune espèce de pompe funèbre. Je donne et lègue à l’hôpital et maison de charité de cette ville, la somme de trois cens livres… pareille somme à la confrairie des dames de la charité de cette ville… cent livres à la chapelle des pénitents blus (sic) de cette ville… trois cens livres pour célébration de messes dans les différentes églises de Marmande, etc. »