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UN BILLET DE SAINT-BLANCAT


et


TROIS LETTRES DE MEDON.


Jean de Saint-Blancat et Bernard Medon sont deux littérateurs natifs de Toulouse, qui ont joui d’une certaine réputation au xviie siècle, mais dont je ne trouve le nom ni dans la Biographie Michaud, ni dans la Biographie Didot, ni même dans la Biographie Toulousaine[1].

Jean de Saint-Blancat fut à la fois poète et prosateur. Il publia (Toulouse, 1635, in-4o) un recueil de poésies latines intitulé Silves et, à la suite de ces poésies, il plaça quelques fragments historiques. En 1638, il chanta la naissance de Louis XIV. Guez de Balzac, dans une lettre à Chapelain, du 20 décembre de cette même année[2], se moque très-spirituellement de l’emphase avec laquelle, célébrant les vagissements du dauphin, Saint-Blancat s’écrie :

« Ille ore horrendum lituis respondet aperto
» Obscuratque tubas vagitu, et tympana terret. »

Balzac remarque à ce sujet : « Quelle voix, bon Dieu ! qui fait plus de bruit que les tambours, et qui est plus esclatante que les trompettes ! Silius Italicus en dit beaucoup, mais M. de Saint-Blancat en dit beaucoup davantage. » Balzac, en cette même lettre, parle ainsi de notre toulousain : « Vous connoissez les hommes comme si vous les aviez faits, et si M. de Saint-Blancat escrit notre histoire, je voudrois bien

  1. J’en dirai autant du Dictionnaire de Chaudon et du Manuel du libraire. Medon n’est pas mentionné dans le Dictionnaire de Moréri, l’article de ce Dictionnaire sur « le sieur de Saint-Blancat » est emprunté tout entier aux Jugements des savants de Baillet (t. v, p. 164-166).
  2. Œuvres complètes, édition de 1665, in-f°, t. i, p. 769.