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Ils ne conviennent pas que les délibérations doivent être rendues publiques, mais se déclarent prêts à communiquer au sr Proché les deux qui l’intéressent, si l’intendant l’ordonne.

« Nous observerons de plus, Monseigneur, à Votre Grandeur, que le sr Proché, outre les deux cens livres que la communauté luy donne, il a au moins quatre cens livres des mois des écoliers, soit latinistes, arithméticiens, écrivains ou commençants, et que d’ailleurs il a augmenté le payement de chaque écolier par mois d’un cinq sols au dessus de ce que le sr Dosté son predecesseur prenoit. »

En conséquence, les exposants demandent l’autorisation de choisir un autre régent, vu la pauvreté de la communauté.

La pièce est signée :

Guiron Dephicquepal maire, Lamothe Tamizey[1] premer consul[2].


  1. Joseph Tamizey de Lamothe, volontaire d’abord puis officier au régiment de la reine en 1740, est l’auteur ou le principal rédacteur de cette réponse assez mordante, car on y retrouve les mêmes irascibilités que dans d’autres factums de lui. Mon vénéré père se proposait de publier sous le titre : Les Colères de mon arrière-grand-oncle, le récit de trois ou quatre altercations de ce terrible sabreur. Son différend avec M. de Cours, premier consul, qu’il poursuivit l’épée à la main en lui offrant d’en découdre et faillit le faire traduire au Tribunal des Maréchaux, ses relations avec la famille de M. de Duchoissy, son futur beau-père qu’il bâtonnait parce que celui-ci ajournait trop ses projets de mariage ; enfin une dispute plus prosaïque pour un tas de terreau, pour lequel il avait cassé bras et jambes à une famille de quatre personnes, acte des conséquences duquel, un autre de ses beaux-frères, M. de Séovaud de Lourmade le sauva, en rachetant à beaux deniers, la procédure criminelle contre lui. En 1781, il était plus calme en action, mais la plume restait vive.
    (H. T. de L. ).
  2. Aux deux pièces citées est jointe une lettre (9 mars 1781) du chargé d’affaires de la subdélégation de Marmande à l’Intendant pour lui faire savoir qu’il n’y a pas lieu de donner d’autre suite à l’affaire, la communauté de Gontaud ayant décidément choisi un autre régent. Dans cette lettre est exprimée la crainte que les magistrats de Gontaud n’arrivent pas à remplacer Proché, dont ils n’ont pas su apprécier le mérite. On lit en haut de la lettre cette note : Affaire finie.