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TESTAMENT D’ALEXANDRE SCOT[1]
In nomine sanctae et individuae Trinitatis Patris et Filii et Spiritus sancti. Amen

Ego Alexander Scot, artium liberalium magister et juris utriusque doctor, natione Scotus, natus in provincia Abirdonensi[2] et in castro de Kinindmouth, antiquo domicilio maiorum meorum ; paterno genere, filius Georgii Scot, qui et filius Alexandri et is filius Andreae ex familia Baronis de Barwyrie ; materno genere filius Margaritae Fraser, quae filia erat Edoardi Fraser, ex illustri familia Baronum Philorte. — Haec quae sequuntur scripsi manu propria, Carpentoracti, dieultima junii 1616. Quibus ultimam meam voluntatem exprimo et quam omni juris meliori via volo esse firmam et validam : Animam, potiorem mei partem, Creatori Redemptorique suo commendo, cujus misericordia intercedente Beatissima Virgine et sanctorum ordinibus in aeternam beatitudinem recipiatur. Corpus vero mortuum efferri volo praecedente cruce redemptionis humanae insigni efferri volo sine pompa, et more sanctae romanae Ecclesiae, condi in ecclesia religiosorum Sti Francisci dictorum de

Observantia[3], et in tumulo ante cornu Evangelii magni altaris, quem ego liberis meis jam defunctis elegi, in quo gratam cum anima unionem expectet. Bona vero mea quae moriens possideo sic distribuuntur : Dicta domus Sti Francisci, singulis annis, tempore messis, habeat in eleemosynam unam heminam tritici melioris quod excressit in fundo meo de Serres[4], quamdiu haeredes mei dictum fundum possidebunt, caetera pia opera eleemosynasque heredes mei arbitrio suo curanto. Lego Annae Scot filiae meae[5] in dotem mille et

  1. M. l’abbé Lasmoles, précepteur des petits-fils de mon vénérable ami M. le marquis de Seguins, a bien voulu l’aider dans le déchiffrement du testament de l’ancien châtelain du ROcan. Je tiens à remercier de son aimable concours ce jeune prêtre si distingué. Je dois encore témoigner ma reconnaissance à M. Barres, conservateur de la bibliothèque et du musée d’Inguimbert, qui m’a gracieusement envoyé les notes suivantes sur le séjour à Carpentras de l’éditeur de Cicéron : « Scot vint à Carpentras pour prendre la direction des écoles au commencement de 1594. Il obtint un congé en 1600. Nous le trouvons procureur fiscal de la mense épiscopale en 1604. En 1608 il est juge ordinaire de la ville de Carpentras, et, comme tel, il préside le conseil de la ville. Nous le retrouvons procureur de la mense épiscopale en 1610. Cinq ans plus tard, il est avocat et procureur général des œuvres pies de tout le diocèse. En 1616, il est confirmé par Cosme Bardi, évêque nommé de Carpentras, dans les fonctions d’avocat et de procureur général tant dans les causes civiles que criminelles et mixtes pour la ville et pour tout le diocèse. » Tous ces renseignements manquent à l’article Scot du Dictionnaire historique de Vaucluse, par le Dr Barjavel.
  2. Province d’Aberdeen.
  3. On doit à M. Jules de Terris, l’historien des évêques d’Apt, une intéressante notice sur cette église, notice qui a paru, il y a quelques années, dans le Bulletin archéologique et historique du département de Vaucluse. (Avignon, Seguin.)
  4. Serres est un hameau dans le territoire et au nord de Carpentras.
  5. L’énumération qui çommencs ici des enfants d’Alexandre Scot n’avait, jusqu’à ce jour, jamais été donnée.