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DENIS GUILLEMIN À BORDEAUX


Les lecteurs de la Revue Catholique connaissent, depuis quelques années déjà, Denis Guillemin, prieur de Roumoules (diocèse de Riez, Basses-Alpes), puis prieur de Belgentier (diocèse de Toulon, Var), protonotaire apostolique, etc., le protégé, le chargé d’affaires, l’ami de Fabri de Peiresc. Ce vénérable et sympathique personnage a figuré, d’abord, dans le Peiresc abbé de Guîtres d’un de nos plus savants collaborateurs (1888), et, ensuite (1893) dans le Supplément à la notice d’Antoine de Lantenay[1]. On le retrouve encore dans le tome V des Lettres de Peiresc (1894), où la correspondance de l’illustre érudit avec l’excellent prieur occupe les 243 premières pages (de l’année 1610 à l’année 1637). Je viens aujourd’hui compléter cette triple série d’informations et de documents en publiant quelques lettres écrites par Guillemin, pendant deux séjours à Bordeaux, un en 1628-1629, l’autre en 1634-1635, à celui qu’il appelle son Mécène[2].

Le dossier de ces lettres, dont la copie a jadis été rapportée de la bibliothèque de Carpentras, si connue sous le glorieux nom de son fondateur, Mgr  d’Inguimbert, a subi de considérables dommages. Plusieurs pièces ont disparu ; quelques-unes ont été victimes d’accidents partiels. Tantôt, des anneaux entiers manquent à la chaîne ; tantôt, d’autres anneaux ne se présentent qu’à l’état fragmentaire. Reconstituer le tout était impossible pour un travailleur auquel ses infirmités interdisent tout déplacement. Il fallait donc ou renoncer définitivement aux lettres bordelaises de Denis Guillemin, ou se résigner à n’en donner que des lambeaux. Dans

  1. Dans une récente livraison d’un recueil périodique très estimé, la Revue des Universités du Midi, M. Camille Jullian a daigné citer très aimablement les publications spéciales des deux amis. Très juste en ce qu’il a dit de M. de Lantenay, l’éminent critique s’est montre trop indulgent en ce qu’il a dit de moi.
  2. Une des lettres, et non la moins curieuse, est adressée a Jacques Dupuy, prieur de Saint-Sauveur, frère de Pierre Dupuy. Guillemin avait prié son docte correspondant d’en donner communication à Peiresc entre les mains duquel elle resta.