710 REVUE OATHOUQUE DE BORDEAUX
dite dame, et de Mess" de Gourgues, oncles paternels de M" de Gourgues, laquelle sans dire à Dieu à aucun des siens, a suivy les dicts sieurs Tuderd et doyen ses oncles maternels. D’abort que cette nouvelle fut espendüe par ville, l’on disoit partout que Mad~ de Gourgues avoit esté enlevée de ces Messieurs par l’aide de M~ d’Espernon, mais du depuis l’on a sceu qu’il ne s’e~toit rien fait que du consentement de la dite damoiselle qu’en sortant d’icy avec ses oncles, Mr d’Espernon manda un des siens chez Mad*°" la presidente pour luy rendre une lettre de la part de la Reine mère, par laquelle Sa Majesté tesmoignoit desirer d’avoir Madamoiselle de Gourgues pour la tenir pres de sa personne. Cette lettre ou veritable ou supposée fut neantmoins portée si à propos qu’eue retint Made la presidente et Mess" de Gourgues, de faire plainte de cette action au parlement, et d’envoyer apres ces Mess" de Tuderd, se craignant aussy que M** d’Espernon, qui n’a pas toute l’affection, qu’on desiroit bien à la memoire de feu M~ le premier.président (i) ne se desciarast en faveur de ces Mess~ les parisiens, qu’il a fait monstre d’aimer fort particulièrement pendent leur séjour de deçà. M’de Servian, qui s’estoit retiré icy depuis la prise de la Rochelle (2), a tesmoigné estre tout plein desplaisant de cette fuicte, pour la recherche qu’il fait de cette nlle en mariage suivant l’intention qu’en avoit feu M~ le président son pere avant qu’ils vinsent aux prises et à l’eSect de ces maudis arretz, qui ont cousté la vie au pauvre feu M~ le président (3). Le dict sieur de Servian, pour excuser ses (i)D~à mentionné d~ns ia première des Lettres de Guillemin, qui fut si touché de la politesse avec laquelle ce grand personnage le reconduisit jusqu’à, la porte de la salle oft il l’avait reçu. (a) Abet Servieh, marquis de Sablé, fut successivement intendaht de justice en Guyenne ( t6a7), premier président au parlement de Bordeaux {a6 juin 1630), secrétaire d’État de ta guerre (tr décembre de la même .année).
(3) On saitque M.-A. de Gourgue mourut victime de la brutalité de Louis XIII auquel il avait résisté avec toute la noble indépendance d’un Vrai magistrat.
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