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LE 10 AOUT


Extraits des Mémoires et papiers de Choudieu, recueillis par Victor Barrucand. Paris, Plon-Nourrit, 1897 :

« Tout ce qui fut trouvé dans le Château fut passé au fil de l’épée. Ceux qui étaient réunis aux faux Suisses, qui occupaient la galerie des tableaux, se sauvèrent par le jardin de l’Infante où Santerre avait oublié de placer un poste.

« Le reste des Suisses ayant Bachmann pour chef se retira en assez bon ordre par le jardin des Tuileries et se dirigea sur l’Assemblée. Instruit de ce mouvement, je rentrais avec Ducos de la Gironde dans l’Assemblée par la terrasse des Feuillants, et je n’eus que le temps de rassembler à la hâte quelques-uns des grenadiers qui formaient notre garde, et dont j’avais la direction comme membre du comité militaire de l’Assemblée chargé de la surveillance de la force armée. Je me plaçai sur les marches de l’escalier pour en défendre l’entrée.

« Peu d’instants après, arriva Bachmann, l’épée à la main, suivi de sa troupe. « Monsieur, lui dis-je, vous êtes déjà coupable d’avoir violé l’enceinte de l’Assemblée, mais vous ne parviendrez jusqu’à elle qu’après nous avoir passé sur le corps. » Chabot, et un autre membre du comité de Sûreté générale, dont je ne me rappelle pas le nom, placés de chaque côté de la rampe, crièrent à Bachmann en lui présentant chacun un