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NAPOLÉON BONAPARTE


Dans l’atlas psychologique et moral, outre une lacune primitive qu’il ne comblera jamais, parce qu’elle tient à son caractère, il y a quelques résumés faux, notamment à l’endroit du pape et des consciences catholiques ; pareillement, il cote trop bas l’énergie du sentiment national en Espagne et en Allemagne ; il cote trop haut, en France et dans les pays annexés et sujets, son prestige, le reliquat de confiance et de zèle sur lequel il peut compter. Mais ces erreurs sont l’œuvre de sa volonté plutôt que de son intelligence ; par intervalles, il les reconnaît : s’il a des illusions, c’est qu’il se les forge ; laissé à lui-même, son bon sens resterait infaillible ; il n’y a que ses passions qui puissent troubler sa lucidité. — Quant aux deux autres atlas, surtout l’atlas topographique et militaire, ils sont aussi complets et aussi exacts que jamais ; la réalité qu’ils figurent a eu beau s’enfler et se compliquer, toute monstrueuse qu’elle soit à cette date, par leur ampleur et leur précision ils lui correspondent encore trait pour trait.

    (1er  octobre), deux ouvrages sur l’histoire et les empiétements du Saint-Siège (3 octobre), pour interdire les conférences de Saint-Sulpice (15 septembre), pour défendre aux ecclésiastiques de prêcher hors des églises (24 septembre). — De Schœnbrunn, il surveille le détail des travaux publics en France et en Italie : par exemple, lettres à M. de Montalivet (30 septembre) pour envoyer en poste à Parme un auditeur qui fera réparer sur-le-champ une digue crevée, et (8 octobre) pour accélérer la construction de plusieurs ponts et quais à Lyon.