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LES GOUVERNANTS


même il est mis sous les verrous[1]. — Des instruments administratifs qui tranchent si bien ont besoin d’être entretenus soigneusement, et, à cet effet, de temps en temps on les graisse[2] ; le 20 juillet 1793, le gouvernement alloue 2000 francs à chacun des quarante-huit comités, et 8000 francs au général Henriot, « pour défrayer la surveillance des manœuvres contre-révolutionnaires » ; le 7 août, 50 000 francs aux membres peu fortunés des quarante-huit comités, 300 000 francs au général Henriot, « pour déjouer les complots et assurer le triomphe de la Liberté », 50 000 francs au maire « pour découvrir les complots des malveillants » ; le 10 septembre, 40 000 francs au maire, au président et au procureur-syndic du département, « pour des mesures de sûreté » ; le 13 septembre, 300 000 francs au maire, pour prévenir les efforts des malveillants » ; le 15 novembre, 100 000 francs aux sociétés populaires, « parce qu’elles sont nécessaires à la propagation des bons principes ». — D’ailleurs, outre les gratifications et

  1. Moniteur, XXII, 353 (séance du 20 brumaire an III. Réclamation de M. Bellanger, à la barre de la Convention).
  2. Archives nationales, AF, II, 46 (Arrêtés du Comité de Salut public aux dates indiquées). — Beaulieu, Essais, V, 200 (Arrêté du Comité de Salut public à la date indiquée). — Les registres du Comité de Salut public contiennent nombre de gratifications semblables accordées aux sociétés et aux patriotes de la province : par exemple (AF, II, 58, 8 et 9 brumaire), 50 000 francs à Laplanche et 50 000 francs à Couthon « pour soutenir l’esprit public dans le Calvados ; pour ranimer l’esprit public éteint à Lyon ; pour donner au besoin des secours aux patriotes peu fortunés qui consacrent leur temps avec zèle pour le service de la patrie ».