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LA RÉVOLUTION


« bauches et de crimes. Vous êtes censuré par le peuple. Vous êtes, de plus, averti qu’au premier acte d’incivisme et contre-révolutionnaire que vous vous permettrez, la surveillance des autorités constituées s’attachera sur vous d’une manière plus active, que les tribunaux devront se montrer plus sévères, et que la guillotine saura faire une prompte et éclatante justice. » Chacun d’eux, appelé par son nom, reçoit à son tour l’admonestation menaçante, descend de la tribune au milieu des huées, et signe au procès-verbal. — Mais souvent la componction leur manque, et quelques-uns n’ont pas eu l’air assez pénitents. En conséquence, la cérémonie terminée, l’agent national fait observer à l’assemblée « l’impudence manifestée par certains aristocrates, si encrassés que même la justice nationale ne peut les faire rougir », et aussitôt le Comité révolutionnaire, « attendu l’insouciance et les actes de dérision que viennent de manifester, à cette séance, quatre femmes et trois hommes en recevant la censure nationale, considérant qu’il est essentiel de punir exemplairement une aristocratie aussi invétérée, qui semble se jouer des actes de correction qui n’attaque (sic) que le moral », décide que les sept délinquants « seront mis en état d’arrestation et détenus à la maison d’arrêt de Sainte-Marie » : les trois qui ont donné des marques d’insouciance y seront enfermés pour trois mois ; les quatre qui ont donné des marques de dérision y seront enfermés jusqu’à la paix. — De plus, l’arrêté de l’agent national et le procès-verbal de