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LE GOUVERNEMENT RÉVOLUTIONNAIRE


mort lancés du haut de la Montagne, frappent dans la majorité, comme des coups de fusil tirés sur une foule. Décrets d’arrestation, le 15 juin, contre Duchâtel, le 17 contre Barbaroux, le 23 contre Brissot, le 8 juillet contre Devérité et Condorcet, le 14 contre Lauze-Deperret et Fauchet, le 30 contre Duprat jeune, Vallée et Mainvielle, le 2 août contre Rouyer, Brunel et Carra ; Carra, Lauze-Deperret et Fauchet, présents aux séances, sont empoignés sur place ; c’est un avertissement sensible et physique : il n’en est point de plus efficace pour mater les insoumis. — Décrets d’accusation, le 18 juillet, contre Coustard, le 28 juillet contre Gensonné, La Source, Vergniaud, Mollevaut, Gardien, Grangeneuve, Fauchet, Boilleau, Valazé, Cussy, Meillan ; et chacun sait que le tribunal devant lequel ils doivent comparaître est la salle d’attente de la guillotine. — Décrets de condamnation, le 12 juillet, contre Birotteau, le 28 juillet contre Buzot, Barbaroux, Gorsas, Lanjuinais, Salle, Louvet, Bergoeing, Pétion, Guadet, Chasset, Chambon, Lidon, Valady, Defermon, Kervelegan, Larivière, Rabaut-Saint-Étienne et Lesage ; déclarés traîtres et mis hors la loi, on les mènera sans jugement à l’échafaud. — Enfin, le 3 octobre, un grand coup de filet saisit sur leurs bancs, dans l’Assemblée même, tous ceux qui paraissent encore capables de quelque indépendance : au préalable, le rapporteur du Comité de sûreté générale, Amar, a fait fermer les portes de la salle[1] ; puis, après un factum

  1. Buchez et Roux, XXIX, 175. — Dauban, la Démagogie à Paris en 1793, 436 (récit de Dulaure, témoin oculaire).


  la révolution. v.
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