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LA RÉVOLUTION


du 31 mai et du 2 juin[1] ; on cessait de contester les usurpations de Paris ; on n’exigeait plus la rentrée des députés exclus. Le 2 août à Bordeaux, le 30 juillet à Lyon, la Commission extraordinaire de salut public se démettait ; il n’y avait plus, en face de la Convention, aucune assemblée rivale. Dès le 24 juillet[2], Lyon, solennellement, lui reconnaissait l’autorité centrale et suprême, et ne revendiquait plus que ses franchises municipales. — Bien mieux encore, en témoignage éclatant d’orthodoxie politique, le conseil général du département prescrivait pour le 10 août une fête civique, analogue à celle de Paris ; déjà bloqués, les Lyonnais ne se permettaient aucun acte hostile ; le 7 août, ils sortaient pour fraterniser avec les premières troupes envoyées contre eux[3] ; ils concédaient tout, sauf un point qu’ils

    tricolore. — L’entrée des Anglais à Toulon ne date que du 29 août.

  1. — Guillon de Montléon, II, 67 (Lettres des Lyonnais aux représentants du peuple, 20 septembre) : « Le peuple de Lyon a constamment observé les lois, et si, comme plusieurs départements, celui de Rhône-et-Loire fut trompé un instant sur les événements du 31 mai, il se hâta, dès qu’il put croire que la Convention n’était pas opprimée, de la reconnaître et d’exécuter ses décrets. Chaque jour encore, ceux qui peuvent lui parvenir sont publiés et observés dans ses murs. »
  2. Moniteur, XVII, 269, séance du 28 juillet (Lettre des administrateurs de Rhône-et-Loire à la Convention, Lyon, 24 juillet) : « Nous adressons à la Convention notre rétractation individuelle et la déclaration émise aujourd’hui par les autorités constituées de la ville de Lyon. En nous conformant à la loi, nous devons jouir de sa protection. Nous prions la Convention de prononcer sur notre rétractation et de retirer les décrets qui nous concernent, ou de nous excepter nominativement… Notre profession de foi fut toujours celle de vrais républicains. »
  3. Guillon de Montléon, I, 309, 311, 313, 335. — Mortimer-Ternaux, VIII, 197.