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LA RÉVOLUTION


administrations de département avaient protesté[1], et, dans presque toutes les villes de l’Ouest, du Midi, de l’Est et du Centre, à Caen, Alençon, Évreux, Rennes, Brest, Lorient, Nantes et Limoges, à Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Nîmes et Marseille, à Lyon, Grenoble, Clermont, Lons-le-Saunier, Besançon, Mâcon et Dijon[2], les citoyens, réunis dans leurs sections, avaient provoqué ou soutenu par leurs acclamations les arrêtés énergiques de leurs administrateurs. Administrateurs et citoyens, tous déclaraient que, la Convention n’étant plus libre, ses décrets, depuis le 31 mai, n’avaient plus force de loi, que des troupes départementales allaient marcher sur Paris pour la délivrer de ses oppresseurs, et que ses suppléants étaient invités à se réunir à

  1. Moniteur, XVII, 102 (séance du 11 juillet 1793, discours de Cambon). — Archives nationales, AF, II, 46 (Discours du général Wimpffen à la Société des Amis de la liberté et de l’égalité, séante à Cherbourg, 25 juin 1793) : « Déjà soixante-quatre départements se sont ressaisis des pouvoirs qu’ils avaient délégués à leurs représentants. » — Meillan, Mémoires, 72 : « Il a existé, aux archives de Bordeaux, des arrêtés de soixante-douze départements, qui tous adhéraient à des mesures à peu près semblables à celles que nous indiquions dans notre écrit. »
  2. Buchez et Roux, XXVIII, 148. — Meillan, 70, 71. — Guillon de Montléon, I, 300 (sur Lyon), I, 280 (sur Bordeaux). — Archives nationales, AF, II, 46 (Délibération des sections de Nantes, 5 juillet. — Lettre de Merlin et Gillet, représentants en mission, Lorient, 12 juin). — L’indignation produite par les attentats du 31 mai et 2 juin était si visible, que les représentants en mission, Merlin, Gillet, Sevestre et Cavaignac, impriment, le 14 juin, un arrêté, pour que l’un d’entre eux aille à la Convention protester « en leur nom » contre « la faiblesse qu’elle a montrée » et contre les usurpations de la Commune de Paris. — Sauzay, IV, 260. À Besançon, l’assemblée générale de tous les corps administratifs, judiciaires et municipaux, jointe aux commissaires des sections, proteste « à l’unanimité », le 16 juin.