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CHAPITRE II

I. Formation du parti. — Ses recrues. — Elles sont rares dans la classe supérieure et dans la grosse masse populaire. — Elles sont nombreuses dans la bourgeoisie moyenne et dans la couche supérieure du peuple. — Situation et éducation qui enrôlent un homme dans le parti. — II. Les associations spontanées après le 14 juillet 1789. — Comment elles se dissolvent. — Retraite des hommes sensés et occupés. — Nombre des absents aux élections. — Naissance et multiplication des Sociétés jacobines. — Leur influence sur leurs adhérents. — Leurs manœuvres et leur arbitraire. — III. Comment elles entendent la liberté de la presse. — Leur rôle politique. — IV. Leur centre de ralliement. — Origine et composition de la Société de Paris. — Elle s’affilie les Sociétés de province. — Ses meneurs. — Les fanatiques. — Les intrigants. — Leur but. — Leurs moyens. — V. Petit nombre des Jacobins. — Sources de leur puissance. — Ils font une ligue. — Ils ont la foi. — Ils sont exempts de scrupules. — Dans l’intérieur du parti, la prépondérance appartient au groupe qui remplit le mieux ces conditions.

I

Des caractères comme celui-ci se rencontrent dans toutes les classes : il n’y a point de condition ni d’état qui soit un préservatif contre l’utopie absurde ou contre l’ambition folle, et l’on trouvera parmi les Jacobins des Barras et des Châteauneuf-Randon, deux nobles de la