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LA RÉVOLUTION


président, l’accusateur public et le greffier du tribunal criminel, pour choisir les députés. — En novembre 1791, assemblées primaires pour renouveler une moitié du conseil municipal. — Notez que beaucoup de ces élections traînent, parce que les votants manquent d’expérience, parce que les formalités sont compliquées, parce que l’opinion est divisée. En août et septembre 1791, à Tours, elles se prolongent pendant treize jours[1] ; à Troyes, en janvier 1790, au lieu de trois jours, elles occupent trois semaines ; à Paris, en septembre et octobre 1791, rien que pour choisir les députés, elles durent trente-sept jours ; en nombre d’endroits, elles sont contestées, cassées et recommencent. — À ces convocations universelles qui mettent en mouvement toute la France, joignez les convocations locales par lesquelles une commune s’assemble pour approuver ou contredire ses officiers municipaux, pour réclamer auprès du département, du roi, ou de l’Assemblée, pour demander le maintien de son curé, l’approvisionnement de son marché, la venue ou le renvoi d’un détachement militaire, et songez à tout ce que ces convocations, pétitions, nominations supposent de comités préparatoires, de réunions préalables, de débats préliminaires. Toute représentation publique commence par des répétitions à huis clos. On ne s’entend pas du premier coup pour choisir un candidat, et surtout une liste de candidats, pour nommer dans chaque commune de trois à vingt et un officiers muni-

  1. Procès-verbal de l’assemblée électorale du département d’Indre-et-Loire (1791, imprimé).