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CHAPITRE II

Souveraineté des passions libres. — I. Les vieilles haines religieuses. — Montauban et Nîmes en 1790. — II. La passion dominante. — Sa forme aiguë, la crainte de la faim. — Les grains ne circulent plus. — Intervention et usurpation des assemblées électorales. — Maximum et code rural en Nivernais. — Les quatre provinces du Centre en 1790. — Cause permanente de la cherté. — L’anxiété et l’insécurité. — Stagnation des grains. — Les départements voisins de Paris en 1791. — Le blé prisonnier, taxé et requis par force. — Grosseur des attroupements en 1792. — Les armées villageoises de l’Eure, de la Seine-Inférieure et de l’Aisne. — Recrudescence du désordre après le 10 août. — La dictature de l’instinct lâché. — Ses expédients pratiques et politiques. — III. L’égoïsme du contribuable. — Issoudun en 1790. — Révolte contre l’impôt. — Les perceptions indirectes en 1789 et 1790. — Abolition de la gabelle, des aides et des octrois. — Les perceptions directes en 1789 et 1790. — Insuffisance et retard des versements. — Les contributions nouvelles en 1791 et 1792. — Retards, partialité et dissimulations dans la confection des rôles. — Insuffisance et lenteur des recouvrements. — Payement en assignats. — Le contribuable se libère à moitié prix. — Dévastation des forêts. — Partage des biens communaux. — IV. La cupidité du tenancier. — La troisième et la quatrième jacquerie. — La Bretagne, le Limousin, le Quercy, le Périgord et les provinces voisines en 1790 et 1791. — L’attaque et l’incendie des châteaux. — Les titres brûlés. — Les redevances refusées. — Les étangs détruits. — Caractère principal, moteur premier et passion maîtresse de la Révolution.

En cet état de choses, les passions sont libres ; il suffit qu’il y en ait une énergique et capable de grouper

  la révolution. ii.
T. IV. — 7