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OBJET ET MÉRITES DU SYSTÈME


dons privés, autorisés par le Conseil d’État, se multiplient : de page en page, on les voit affluer dans le Bulletin des lois[1]. De 1800 à 1845, les hôpitaux et hospices recevront ainsi plus de 72 millions, et les bureaux de bienfaisance plus de 40 millions ; de 1860 à 1878, tous ensemble ils recevront ainsi plus de 415 millions[2]. Pièce à pièce, l’ancien patrimoine des pauvres se reconstitue ; et, le 1er  janvier 1833, les hospices et hôpitaux, avec leurs 51 millions de revenu, pourront entretenir 154 000 vieillards et malades[3]. — Comme la bienfaisance publique, l’enseignement public redevient efficace ; dès 1806[4], Fourcroy compte 20 lycées installés et peuplés ; en outre, 370 écoles secondaires communales et 377 écoles secondaires privées sont ouvertes et reçoivent 50 200 élèves ; il y a 25 000 enfants dans les 4500 écoles primaires. Enfin, en 1815[5], dans la France ramenée à ses anciennes limites, on trouve

  1. Collection des lois et décrets, passim, à partir de 1802.
  2. Documents fournis par M. Alexis Chevalier, ancien chef des services hospitaliers au ministère de l’intérieur ; total du montant des legs et dons faits : 1° aux hospices et hôpitaux : du Ier janvier 1800 au 31 décembre 1845, 72 593 360 francs ; du 1er  janvier 1846 au 31 décembre 1855, 37 107 812 ; du 1er  janvier 1856 au 31 décembre 1877, 121 197 774. Total. 230 898 346 francs ; — 2° aux bureaux de bienfaisance : du 1er  janvier 1800 au 31 décembre 1845, 49 911 090 ; du 1er  janvier 1846 au 31 décembre 1873, 115 629 925 ; du 1er  janvier 1874 au 31 décembre 1877, 19 261 065. Total, 184 802 080. — Total général. 415 601 026 francs.
  3. D’après les relevés de M. de Watteville et de M. de Gasparin.
  4. Rapport de Fourcroy, annexé à l’exposé de la situation de l’Empire, et présenté au Corps Législatif le 5 mars 1806.
  5. Coup d’œil général sur l’éducation et l’instruction publique en France, par Basset, censeur des études au collège Charlemagne, (1816), 21.