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Or, pour établir ces liaisons expérimentales, Mill découvre quatre méthodes, et quatre méthodes seulement : celle des concordances[1], celle des différences[2], celle des
- ↑ 1° Prenons cinquante creusets de matière fondue qu’on laisse refroidir, et cinquante dissolutions qu’on laisse évaporer ; toutes cristallisent. Soufre, sucre, alun, chlorure de sodium, les substances, les températures, les circonstances sont aussi différentes que possible. Nous y trouvons un fait commun et un seul, le passage de l’état liquide à l’état solide ; nous concluons que ce passage est l’antécédent invariable de la cristallisation. Voilà un exemple de la méthode de concordance : sa règle fondamentale est que « si deux ou plusieurs cas du phénomène en question n’ont qu’une circonstance commune, cette circonstance en est la cause ou l’effet » (tome Ier, p. 396).
- ↑ Prenons un oiseau qui est dans l’air et respire ; plongeons-le dans l’acide carbonique, il cesse de respirer. La suffocation se rencontre dans le second cas, elle ne se rencontre pas dans le premier ; du reste les deux cas sont aussi semblables que possible, puisqu’il s’agit dans tous les deux du même oiseau et presque au même instant ; ils ne diffèrent que par une circonstance, l’immersion dans l’acide carbonique substituée à l’immersion dans l’air. On en conclut que cette circonstance est un des antécédents invariables de la suffocation. Voilà un exemple de la méthode de différence ; sa règle fondamentale est que « si un cas où le phénomène