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figure terminée par trois lignes droites, l’autre disant qu’une telle figure s’appelle un triangle. La première est un postulat, la seconde est une définition. La première est cachée, la seconde est visible ; la première est susceptible de vérité ou d’erreur, la seconde n’est susceptible ni de l’une ni de l’autre. La première est la source de tous les théorèmes qu’on peut faire sur les triangles, la seconde ne fait que résumer eu un mot les faits contenus dans l’autre. La première est une vérité, la seconde une commodité ; la première est une partie de la science, la seconde un expédient du langage. La première exprime une relation possible entre trois lignes droites, la seconde donne le nom de cette relation. La première seule est fructueuse, parce que seule, conformément à l’office de toute proposition fructueuse, elle lie deux faits. Comprenons donc exactement la nature de notre connaissance : elle s’applique ou aux mots, ou aux êtres, ou à tous les deux à la fois. S’il s’agit de mots, comme dans les définitions de noms,