Page:Taine - Le Positivisme anglais, 1864.djvu/146

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


VI


Reste l’induction, qui semble le triomphe de la pure expérience. Et c’est justement l’induction qui est le triomphe de l’abstraction. Lorsque je découvre par induction que le froid cause la rosée, ou que le passage de l’état liquide à l’état solide produit la cristallisation, j’établis un rapport entre deux abstraits. Ni le froid, ni la rosée, ni le passage de l’état solide à l’état liquide, ni la cristallisation n’existent en soi. Ce sont des portions de phénomènes, des extraits de cas complexes, des éléments simples enfermés dans des ensembles plus composés. Je