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la méthode convenable est pratiquée, la science marche. Là est tout le secret de son passé et de son présent. Si les sciences physiques sont restées immobiles jusqu’à Bacon, c’est qu’on déduisait lorsqu’il fallait induire. Si la physiologie et les sciences morales aujourd’hui sont en retard, c’est qu’on y induit lorsqu’il faudrait déduire. C’est par déductions et d’après les lois physiques et chimiques qu’on pourra expliquer les phénomènes physiologiques. C’est par déduction et d’après les lois mentales qu’on pourra expliquer les phénomènes historiques[1]. Et ce qui est l’instrument de ces deux sciences se trouve le but de toutes les autres. Toutes tendent à devenir déductives ; toutes aspirent à se résumer en quelques propositions générales desquelles le reste puisse se déduire. Moins ces propositions

  1. Tome II, liv. vi, ch. 9. Tome I, p. 487. Explication, d’après Liebig, de la décomposition, de la respiration, de l’empoisonnement, etc. Il y a un livre entier sur la méthode des sciences morales ; je ne connais pas de meilleur traité sur ce sujet.