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BERRE


C’est une petite ville de dix-huit cents âmes sur une langue de terre basse qui avance entre les salines dans le grand étang salé. Il est énorme, neuf lieues de large, mais ce n’est pas un lac, c’est un étang ; la lagune domine.

Quelques beaux arbres antiques, tout verts, l’un gigantesque, gros comme six hommes, une fontaine, un ruisseau au midi font un coin de plage riant. Mais le reste est désolé, et négligé comme dans les plus mauvais endroits de l’Italie.

La plupart des rues sont d’une étroitesse étonnante, infectes d’odeur humaine concentrée, sales comme si depuis le commencement des