Page:Taine - Carnets de voyage, 1897.djvu/275

Cette page a été validée par deux contributeurs.


D’AURAY À CARNAC


Auray est une jolie petite ville, sur deux collines ; entre elles est une rivière avec un vieux pont ; la marée descend et les petits navires restent à sec sur la plage. — Petites pluies incessantes ; les vieilles maisons de granit à étages surplombants, les baraques des rues tortueuses et penchées, les mails toujours verts, la végétation toujours fraîche des bords de la rivière, portent l’empreinte de l’humidité éternelle.

Nous partons à neuf heures du matin par un joli soleil dont la lumière tamise à travers la brume. L’aspect de la campagne est celui d’une femme pauvre et gracieuse, qui sourit après avoir pleuré et pleurera bientôt encore.