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ce sens-là. — Et ils s’ennuient tant ici ; ils souhaitent tant Paris !

On imprime à Nancy une revue libérale, Varia ; point d’abonnés. On me dit qu’elle est plus connue à Paris qu’ici. — De même à Metz, le bibliothécaire me raconte qu’une publication sur Metz a été vendue à Paris ; Metz n’en a pris que cinq exemplaires ! Deux ou trois sanscritistes à Nancy : c’est une oasis perdue ; ils correspondent avec les autres centres de l’Europe. — Belle bibliothèque ; quarante mille volumes bien rangés, avec des livres modernes et au courant. La ville donne deux mille francs par an pour acheter des livres. Le bibliothécaire y est depuis 1824 !

M. N…, ancien notaire, aujourd’hui amateur de littérature et de philologie, me mène au musée. Admirable rampe d’escalier d’une courbe élégante, assez ornée et point trop ornée. Il me semble qu’on entendait alors la décoration des intérieurs aussi parfaitement qu’on comprenait peu la décoration des extérieurs. On cherchait l’agrément dans l’habitation, non le plein air et le grand espace. — Trois ou quatre belles choses