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giste, il échappa au krack dernier, à la tragédie, au cimetière d’Ixelles, à toute cette fin de roman, si touchante qu’elle efface presque les hontes du général « Sapoire ».

Et voici où l’instinct de Thiébaud le sert miraculeusement : un flair de mercanti le poussant aux besognes sordides, il revendique pour autrui l’ergastule, son habitacle naturel. Ses articles chez Arthur Meyer — Meyer qui connut aussi l’état de chambrière et rinça les porcelaines nocturnes de Blanche d’Antigny — ses articles du Gaulois montrent bien les deux tendances du pâtissier révolutionnaire et du larbin soumis qui se partagent l’intellect embryonnaire de Thiébaud.

Comme tous les minus habentes, le candidat patriotard de Vaucluse regorge de vénération pour l’uniforme, de sentiments grandiloques et de chrétienté. À nous qui travaillons, cherchant, d’une âme infatigable à penser juste, à vouloir haut, il reproche le scepticisme, le manque de croyance et tout ce qu’il vous plaira. Or Thiébaud qui est un genre, Thiébaud pareil, en cela, comme en toute chose, à la caste invertébrée qu’il représente, Thiébaud ne croit et ne peut croire à rien. Il vénère les galonnés, sous le dolman du sabreur ou la chappe de l’évê-