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se firent une conviction indéracinable. Huguenots et doctrinaires, ils suivent les comportements de ces martyrs qu’Agrippa mit en vers.

Puis ce furent les savants qui cherchent à comprendre. L’École des Chartes, l’Académie des Sciences, les laboratoires de chimie nous valurent ces intellectuels disciplinés aux méthodes rigoureuses. Ils ont cherché et trouvé, en cherchant, la vérité. Ils démasquèrent Esterhazy le vieux galantin et le faussaire, cosmétiqué de noir depuis l’âme jusqu’au toupet.

Survint Zola, survint la généreuse diatribe « J’accuse ». Devant ces mots de flammes, les artistes, les rêveurs se sont dressés, les uns pour la beauté de l’œuvre, d’autres pour son audace, tous, enivrés du souffle véhément qui gonfle ces pages immortelles. »

J’en connais qui se rallièrent par hygiène. Ceux-là craignent l’odeur du ruisseau et la vase du Jour. Ils trouvent Possien trop ignoble, Déroulède imbécile, Drumont anthropophage et torcheculatif notre vieil « Oison d’or ». Le Beau-frère les incommode, Millevoye les écœure. Ils redoutent ces boueux dont la plume époussette l’égout et récure le charnier. Toutes les crapules hors d’âge