Page:Tagore - Le Jardinier d’amour, 1920.djvu/92

Cette page a été validée par deux contributeurs.


XLVI


Vous m’avez quitté et vous avez continué votre route.

Je croyais que je pleurerais sur vous et que j’enchâsserais dans mon cœur votre image tissée en une chanson d’or pur.

Mais hélas, triste fortune, le temps est court.

La jeunesse pâlit d’année en année.

Les jours du printemps sont fugitifs.

Un rien fait mourir les frêles fleurs et le sage me dit que la vie n’est qu’une goutte de rosée posée sur la feuille du lotus.

Dois-je oublier tout ceci pour chercher celle qui s’est détournée de moi ?

Ce serait folie, car le temps est court.

Venez, nuits pluvieuses aux pieds mouillés, souriez mon automne d’or ; venez avril