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XLIII


Non, mes amis, vous aurez beau dire, jamais je ne me ferai ascète.

Jamais je ne me ferai ascète, si elle ne prononce les mêmes vœux que moi.

Je suis fermement décidé à ne devenir ascète que si je trouve un abri bien ombragé et une compagne de pénitence.

Non, mes amis, jamais je ne quitterai mon foyer et ma chère maison, pour me retirer dans la forêt solitaire, si nul rire joyeux ne résonne dans l’écho de son ombre, si le vent n’y fait pas flotter le pan d’un manteau couleur de safran, si son silence n’est pas rendu plus profond par de doux murmures.

Décidément, je ne serai jamais ascète.