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XXXVII


Vous voulez mettre autour de mon cou votre guirlande de fraîches fleurs ? ô ma beauté !

Soit ! mais sachez que la seule couronne que j’aie tressée est pour celles que l’on voit apparaître dans des rayons de lumière, qui habitent des contrées inexplorées et qui vivent dans les chants des poëtes.

Il est trop tard pour me demander mon cœur en échange du vôtre.

Il fut un temps où tout le parfum de ma vie était concentré comme dans le bouton d’une fleur.

Maintenant il est éparpillé loin à tous les vents.

Qui connaît l’enchantement capable de le recueillir et de le renfermer.

Mon cœur n’est pas à moi pour que je le donne à une seule ; il appartient à plus d’une.