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XXVIII


Votre regard anxieux est triste. Il cherche à connaître ma pensée.

La lune aussi veut pénétrer la mer.

Vous connaissez toute ma vie, je ne vous ai rien caché. Voilà pourquoi vous ignorez tout de moi.

Si ma vie était une gemme, je la briserais en cent morceaux, et de ces parcelles, je vous ferais un collier que je mettrais à votre cou.

Si ma vie n’était qu’une fleur, douce et menue, je la cueillerais de sa tige pour la poser dans vos cheveux.

Mais elle est un cœur, mon aimée. Où sont ses limites ?

Vous ne connaissez pas les bornes de ce royaume et cependant vous en êtes la reine.

Si mon cœur n’était que plaisir, vous le